mardi 3 janvier 2012

14/ La vie est-elle le fruit du hasard et de la nécessité ?

Tradition philosophique installée depuis deux millénaires par Pythagore, Platon, ou encore énoncée par Galilée, le monde est totalement compréhensible en termes de concepts, d'idées claires et de mathématiques. Il y a respect du principe de causalité : une cause première extérieure provoque un effet et un effet est provoqué par une cause, cette idée sera d'ailleurs reprise par Spinoza, largement influencé par le rationalisme de Descartes. Ainsi Spinoza explique que pour lui, la Nature est nécessaire, mais n'a pas de nécessité.



D'un autre point de vue, selon Einstein : "Le hasard n'est qu'un alibi de notre ignorance". Le but d'Einstein, a toujours été de trouver une théorie ultime de la matière, une équation unificatrice de tous les comportements physiques, puisque d'après lui, le monde est entièrement explicable selon des lois mathématiques. Et le grand savant du XXème siècle de rajouter : "Les mathématiques sont complexes, mais l'idée qui les sous-entend est lumineusement simple".
On peut faire ici un parallèle avec Guy de Maupassant, auteur de la fin du XIXème siècle à mi chemin entre naturalisme et réalisme, à propos de la vie : "La réalité n'est jamais ni aussi compliquée, ni aussi simple qu'on croit". Il exprime ici ses doutes quand à la retranscription de la réalité à travers la littérature. Il pousse son raisonnement à bout dans la Préface de Pierre et Jean, considéré comme un texte fondateur du naturalisme : "Les Réalistes de talents devraient s'appeler plutôt des Illusionnistes". En étendant cette thèse à l'univers, l'Homme ne sait qu'est ce qui est véritable ou qu'est ce qui est illusoire dans ce monde, cette contemplation du ciel et de la vie.



Hubert Reeves tend à penser aussi que l'homme est une "aberration de la nature". Il observe que la Nature est un système harmonieux, où chaque chose est équilibrée, et chaque espèce, chaque phénomène se répond. Or, l'astrophysicien que si la vie est née d'un déséquilibre, l'espèce humaine serait la seule qui puisse bouleverser ces équilibres naturels (notamment au niveau écologique). De plus, la vie humaine renvoit à la nature de l'homme. Or selon Kant, l'homme a pour nature d'être doté de raison, là où les animaux ont l'instinct. A savoir, si ce raisonnement est issu de l'évolution, ou s'il y a une volonté, de nature divine ou ne serait-ce qu'absolue, derrière, l'Homme ne peut se saisir que des réponses partielles à ces questions, comme sous forme d'intuition ou de ouï-dire (on en revient ainsi à Spinoza).

Quant au hasard, Hubert Reeves reprend la phrase de Démocrite énonçant "Tout arrive par hasard et par nécessité". Les physiciens ont tendance à être d'accord avec lui. On évoque ici le déterminisme, qui s'oppose à la nécessité. Ainsi, il y aurait trop de "coïncidences", de "hasard" pour qu'en "si peu de temps", l'Homme puisse se poser ces questions là.

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