mardi 3 janvier 2012

18/ Citations caractéristiques

"Pour pouvoir dire "je", il faut que des myriades de molécules d'oxygène, en provenance de l'atmosphère, soient pompées dans mes poumons, véhiculées par les globules rouges de mon sang jusque dans mon cerveau et, de là, distribuées à des milliards de neurones qui se chargent et se déchargent plusieurs milliers de fois par seconde".
Hubert Reeves, dans Le spectacle du monde, décrit ici le procédé scientifique qui permet à l'homme de prendre conscience de lui-même.

"La Nature utilise sa recette favorite : l'association des systèmes".
Toujours dans Le spectacle du monde, l'auteur énonce une des propriétés de la Nature, qu'il répète plusieures fois dans Poussières d'étoiles.

Serge Lutens

"La vie, cette tendance mystérieuse et universelle à s'associer, à s'organiser, à se complexifier"

"Une galaxie comme la nôtre, avec ses centaines de milliards d'étoiles, ses nébuleuses, ses planètes, et peut-être ses civilisations. Documents vertigineux qui nous rendent comme aucun autre l'image de l'immensité de notre univers. [...] Nos images suggèrent que l'univers est infini, que le nombre de galaxie est infini.". L'état d'esprit à la lecture de ces paroles ne peut être que celui d'un plongement dans l'infini. Plus qu'une sensation d'une vertige, le moment redouté est la chute. Et pendant cette chute, c'est toute la pensée humaine qui défile...

"Pour décrire le Big Bang, il faudrait une page blanche de dimension infinie"

"Le lecteur se demande peut-être comment on arrive à décrire l'intérieur du Soleil, un lieu qui semble à jamais échapper à nos regards. C'est là une manifestation de la puissance et de l'efficacité de la pensée humaine". Là encore, la capacité de l'Homme à se poser des questions est mise en relief par Hubert Reeves. Et les observations scientifiques, permettant en plus de comprendre dans lequel nous vivons, permet aussi de saisir un peu de l'Homme lui-même.

A propos du "cycle" de la matière cosmique, de la mort des étoiles :
"Plutôt que d'un cycle, il faudrait plutôt parle d'une spirale. [...] J'aurais pu appeler ce livre La Spirale de l'évolution cosmique"

"N'oublions pas de garder ouvert l'oeil de la contemplation, avec celui de l'analyse. Comme les couchers de soleil, les agonies stellaires sont des spectacles grandioses et solennels". Plus qu'un livre de vulgarisation scientifiques, Poussières d'étoiles est une ode à la contemplation du ciel.

"L'une des recettes favorites de la Nature : assembler des unités élémentaires, ici les poussières et les gravillons, pour engendrer des êtres nouveaux, ici les planètes, appelés à jouer un rôle inédit dans l'organisation de la matière". La particularité de la Nature, encore mise en avant, ici dans le procédé expliquant la formation des anneaux de Saturne.

"Les organismes vivants ne sont pas simplement des systèmes composés d'un grand nombre de particules. Il y a quelque chose de plus"
Question de l'identité : "Nous devons échanger de la matière avec l'extérieur pour la garder. [...] La mort, c'est l'arrêt des échanges avec le monde extérieur. Comme le noyau atomique, l'animal mort n'est plus que la somme des particules qui le constituent." L'Homme est constitué de "quelque chose en plus", que soupçonnait déjà Aristote. Là, la science frôle le divin, en s'interrogeant sur la vie, mais aussi sur la mort du vivant. Comment est-il défini ? Pourquoi existe t-il ?

"Le miracle, ce n'est pas que la vie soit apparue sur la Terre, c'est qu'elle ait pu apparaître sur la Terre..." Hubert Reeves parle ici de miracle. Hasard ou nécessité ? L'homme est sur Terre, mais pourtant, il l'habite depuis bien trop peu de temps pour qu'il soit là que par hasard...

Serge Lutens
"L'élément clef, ici, les c'est la mort. Contrairement aux atomes, les organismes vivants sont mortels. Se pose pour eux le problème de rester en vie, qui attache des valeurs bénéfiques ou maléfiques à des événements provoqués par des acteurs neutres et inconscients : les rayons cosmiques. Parce qu'ils sont mortels, les animaux évoluent et se perfectionnent. Les atomes, immortels, sont figés pour l'éternité. [...] Le jeu des mutations et du hasard, sous la contrainte de la mortalité, voilà le moteur de l'évolution des vivannts, de la cellule à l'être humain. Pour réaliser les potentialités de la matière, la Nature, une fois de plus, fait appel au hasard. [...] Grâce à la mort."

"Grâce au cerveau, nous sommes en mesure de prendre conscience de nous-même comme de l'univers qui nous entoure"

"La maîtrise du feu comme les peintures de Lascaux montrent que nos ancêtres n'avaient rien à nous envier. Et leur insistance à enterrer leurs morts suggèrent que leurs états d'âme étaient semblables aux notres." L'homme est aussi défini par une spiritualité qui le différencie des animaux. L'homme se préoccupe du passage de l'état de vivant à la mort.


"Quand le peintre rupestre de Lascaux agence des couleurs sur les murs de sa caverne, il poursuit, sans le savoir, l'activité créatrice que la Nature déploie depuis 15 milliards d'années. Par lui, maintenant, la Nature joue sur un deuxième plan.
On atteint un troisième plan quand l'oeuvre artistique est perçue par une autre personne.
Mozart fait vibrer des cordes de l'âme humaine qui n'avaient jamais vibré auparavant. Est-ce que sa musique crée des émotions nouvelles, ou est-ce qu'elle révèle des possibilités déjà existantes ? Vieux problème sans solution. Nous touchons ici aux limites des mots, mal adaptés.
Schubert écrit ses chants. Wagner compose ses opéras et l'humanité accède à un niveau plus élevé de la richesse de vivre. La Nature joue sur ce troisième plan, dans l'éxulation des derniers quatuors de Beethoven ou des Nymphéas de Claude Monet."

"Il importe aussi de contempler ces paysages nouveaux pour en percevoir l'harmonie, pour en percevoir la beauté. [...] Ils sont riches d'inspiration et d'enseignement. Ils peuvent nourrir l'imaginaire de l'être humain."


Serge Lutens

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire